À la suite du fameux city-trip à 19.000 euros à Dubaï de Jean-Claude Marcourt et le scandale du Parlement wallon, La Libre Belgique s’est penchée sur les voyages à l’étranger de la section belge de l’APF (Assemblée parlementaire de la Francophonie). Le coût et le manque de transparence font froncer les sourcils.
Source: La Libre Belgique
Qu’est-ce que l’APF au juste? Elle représente le lien démocratique entre les institutions et les peuples francophones. C’est un lieu de débats, de propositions et d’échanges d’informations sur tous les sujets d’intérêt commun. Les membres sont constitués en sections. La section belge de l’Assemblée parlementaire est composée de 13 députés de la Fédération Wallonie-Bruxelles et est présidée par Mathieu Daele (Ecolo).
Certains d’entre eux participent régulièrement à des missions à l’étranger. En 2021, il y a eu 17 voyages à l’étranger, 23 en 2022. Jean-Charles Luperto (PS) et Philippe Courard (PS) ont été les membres les plus actifs, avec respectivement 14 et 9 voyages durant ces deux années. D’autres député(e)s comme Jean-Paul Wahl (MR) ou François Schepmans (MR) ont également effectué des voyages. Les destinations sont multiples: Mali, Égypte, Maroc, Paris, Mauritanie, Canada, Rwanda, Liban, Monaco, Gabon, Dubaï ou même… Tahiti.
S’il est important de souligner qu’il n’y a rien d’illégal à ces voyages, leur coût peut néanmoins interpeller: en 2022, les 23 missions ont coûté 221.000 euros. Une seule mission à Kigali en juillet 2022, avec la présence de 10 députés, a coûté… 78.000 euros. L’opacité autour de ces voyages pose question pour certains.
Alice Bernard, députée PTB au Parlement wallon et membre de la section belge de l’APF, dénoncé un “manque de transparence”. “Pour le PTB, il faut que les budgets détaillés de ces voyages et la justification de ces dépenses soient accessibles au public”, indique-t-elle sur Twitter. “Le manque de transparence de ces voyages est incompréhensible. Les moyens publics doivent être utilisés dans l’intérêt des citoyens et non pas pour fournir une vie de privilégié à quelques élus. Certainement dans le chef d’un parti de gauche”, prolonge son collègue communiste Germain Mugemangango.
François De Smet, président de DéFi, s’interroge sur l’opportunité de ces missions en ces temps de crise. “Quelques déplacements, peut-être, sont justifiables. Mais l’addition totale donne le tournis. En ces temps de disette, est-il vraiment du rôle du contribuable francophone de financer les voyages de députés aux quatre coins du monde ?”